Effet de nuit, verlaine
Poète français de la fin du XIXème siècle, Paul Verlaine, comme beaucoup d’artistes de ce siècle, projette son mal de vivre et son désespoir dans son recueil intitulé Poèmes Saturniens. Effet de nuit est extrait de Eaux-Fortes, l’un des quatre ensembles de cinq à huit Poèmes Saturniens. En intitulant la section Eaux-Fortes, Verlaine emprunte au lexique de la peinture qui sera pour lui un vaste réservoir d’inspiration, tout comme la musique. Ce poème dépeint sa vision sombre du monde à travers le paysage nocturne qui se compose comme un tableau. On se demande alors comment Verlaine dépeint-il la mort ? Il serait intéressant d’analyser tout d’abord comment ce poème est assimilé à un tableau. Nous expliquerons ensuite le choix de l’époque médiévale comme cadre et atmosphère. Enfin il ressort de ce poème la vision pessimiste de Verlaine sur la mort, la projection de son état d’âme.
Tout d’abord, ce poème s’apparente à un tableau, Verlaine a en effet choisi de lui donner un aspect pictural.
Dans un premier temps, la dimension picturale apparaît dans le paratexte avec le titre Effet de nuit, qui est peut être un clin d’œil à un tableau de Rembrandt s’appelant Ronde de nuit qui a les mêmes couleurs sombres. Ensuite, ce texte est extrait d’une sous-partie Eaux-Fortes qui évoque le procédé de l’estampe. Le temps employé, le présent, nous permet d’actualiser le paysage et d’y entrer.
Ensuite cela apparaît dans la construction du texte. En effet il se décompose en trois parties distinctes qui correspondent aux plans d’un tableau. L’ordre dans lequel chaque plan est décrit est inhabituel et étrange. En effet, Verlaine choisit de débuter son poème par l’arrière-plan. Une partie du paysage apparaît au fond du tableau. Du vers 1 au vers 3 se dresse « la silhouette d’une ville gothique ». Il y a une verticalité des lignes avec « flèches », « tours à jour », représentative du style gothique. L’allitération en (t) «éteinte », « lointain