Eléments de réponse pour la question de corpus

Le corpus comporte quatre documents. Le document A est un extrait de La princesse de Clèves, de Mme de Lafayette, roman du XVIIe siècle ; Le document B un extrait de La Condition humaine, d’André Malraux, le document C un extrait de L’Etranger, d’Albert Camus. Ce sont tous deux des romans du XXe siècle. Le document D est un extrait de la préface du roman de Mme se Staël, Delphine, écrit au début du XIXe siècle. Dans cette préface, Mme se Staël développe ce qui fait, selon elle, l’intérêt d’un roman. Pour elle, ce ne sont pas les évènements rapportés qui ne servent qu’à la vraisemblance, mais « la foule des sentiments dont se compose, au fond de l’âme, le bonheur ou le malheur de l’existence ». Elle pense donc que l’intérêt des romans si situe dans l’analyse des sentiments des personnages et que la fiction a pour but de permettre à l’homme de mieux se connaître.
Les trois romans sont centrés sur le personnage principal du roman, la princesse de Clèves pour le texte A, Kataw pour le B et Meursault pour le C. Ils en présentent les pensées par l’intermédiaire de l’analyse des sentiments, comme le montre l’importance du champ lexical s’y rapportant dans le texte A. Dans l’extrait B, ce sont les commentaires du narrateur qui permettent d’accéder à cette intériorité. Dans le texte C, l’absence de dialogue entre les deux personnages met en évidence l’indifférence du personnage principal, ce qui peut aussi être considéré comme une représentation de ce qui compose « l’âme humaine ».
Toute fois, seul le texte A illustre parfaitement les propos de Mme de Staël, les deux autres extraits proposent d’autres enjeux du roman. Pour Malraux, dans La condition humaine, il ne s’agit pas de représenter l’âme humaine en soi mais l’engagement de l’homme pour défendre une cause et, dans cet extrait, d’exprimer sa foi en une valeur ici essentielle, la fraternité. Camus, dans ce passage de l’Etranger, à travers une scène banale de roman,