En attendant godot
Suite à la découverte des camps d’extermination nazis après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs écrivains expriment leur révolte devant l’absurde et le tragique de la condition humaine. Ceux-ci transportent le chaos présent dans le monde dans leur texte; c’est la naissance du théâtre de l’absurde. Samuel Beckett est l’un des auteurs de ce courant. Sa célèbre pièce En attendant Godot (1948) en fait partie. Pour le démontrer, nous allons, dans un premier temps, étudier la communication entre les personnages, pour ensuite nous pencher sur l’état pitoyable des personnages qui reflète la condition humaine.
Tout d’abord, Beckett, comme tout écrivain du théâtre de l’absurde, refuse totalement le traditionnel langage de la scène. La communication entre les personnages n’est pas signifiante, elle sert seulement à garder un certain contact entre eux, aussi bien qu’avec les spectateurs. L’utilisation du comique renforce le côté tragique des propos véhiculés. L’auteur emploie à quelques reprises des jeux de mots afin de faire ressortir cette caractéristique de l’absurde. Dans l’extrait suivant, le procédé est utilisé tout juste après que Vladimir et Estragon aient essayé de se pendre. « Alors on y va ? Relève ton pantalon. Comment ? Relève ton pantalon. Que j’enlève mon pantalon ? RE-lève ton pantalon. C’est vrai. »
Le quiproquo amène un ton comique et donne l’effet de banaliser l’idée que quelques secondes auparavant, les personnages avaient tentés de mettre un terme à leurs jours. En fait, ça amène aussi un côté pathétique de voir qu’ils sont incapables d’en finir avec la douleur d’avoir une vie vide et mécanique. Aussi, dans la pièce En attendant Godot, un langage incohérent nous montre que la communication est très méprisée. L’auteur est bien loin du langage traditionnellement utilisé au théâtre avec son utilisation de propos qui ne se suivent pas et qui