En quoi l'esthétique de la discontinuité sert elle le propos des moralistes du xviie siècle.

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« J’écrirai ici mes pensées sans ordre, et non pas peut-être dans une confusion sans dessein. C'est le véritable ordre, et qui marquera toujours mon objet par le désordre même. Je ferais trop d'honneur à mon sujet si je le traitais avec ordre, puisque je veux montrer qu'il en est incapable. », écrit Pascal dans le fragment 457 des Pensées. Cette réflexion se réfère à l’écriture discontinue avec laquelle son œuvre est écrite, au même titre que celle des autres grands moralistes du XVIIe siècle tels que La Bruyère, ou encore La Rochefoucauld. En effet, ces moralistes ont fait le choix de ne pas respecter les règles canoniques du récit, et de s’appuyer sur une écriture discontinue pour servir leur propos. Il semble donc intéressant de s’interroger sur la forme discontinue comme principe agglomérant de l’œuvre et son implication sur la lecture de l’œuvre. Pour cela il faut tout d’abord étudier l’effet de la discontinuité sur la cohérence et la cohésion du texte dans son ensemble, puis terminer sur l’effet d’un tel discours discontinu sur le lecteur et son appréhension des idées transmises par les moralistes. La forme et le fond ne pouvant être dissociées, l’expression de ces idées passe donc nécessairement par la forme qui prend pour les moralistes du XVIIe siècle celle d’un discours discontinu.

A première vue, les œuvres des moralistes choquent, ou du moins choquaient. En effet, en ouvrant ces œuvres le lecteur se retrouve face à un assemblage de «maximes», de «caractères» ou encore de «pensées», dont l’assemblage parait assez incohérent. La première maxime de La Rochefoucauld par exemple traite des vertus, tandis que la deuxième s’intéresse à l’amour propre. C’est une écriture de petit format, de recherche. Chacun des fragments qui composent ces œuvres sont séparés par un blanc typographique. L’ensemble formant donc un genre nouveau qui contraste avec les habitudes du siècle en refusant la continuité méthodique. Il en ressort une esthétique de la

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