I/ L'auteur parvient à nous dépayser grâce aux mondes éloignés L'auteur, en nous dépaysant, parvient à nous faire réfléchir sur la réalité. Il y arrive en décrivant des lieux parfois éloignés dans le temps, dans le passé, comme dans Les aventures de Télémaque, inspirées de L'Odyssée, ou dans le futur, par exemple dans Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley. Les lieux peints par l'auteur peuvent également être éloignés géographiquement , improbables, voire inexistants comme toutes les « utopies » (mot inventé par Thomas More, originaire du grec « lieu qui n'existe pas » et « lieu de bonheur »). Ces lieux peuvent également être peuplés d'êtres différents des humains, comme par exemple dans Les Fourmis de Werber, ou Micromégas de Voltaire, où les héros sont respectivement des animaux et des extra-terrestres. En outre, les personnages centraux de ces œuvres peuvent nous dépayser de par leurs caractéristiques : par exemple les personnages de l'Ingénu ou de Candide des œuvres éponymes de Voltaire, ayant d'ailleurs suscité une telle réflexion que ces deux personnages ont donné leur nom aux adjectifs « candide » et « ingénu », synonymes de naïf ; ou bien les Persans des Lettres persanes de Montesquieu, qui grâce à leur regard sur Paris permettent au lecteur de réfléchir. Ces personnages étrangers des territoires qu'ils découvrent sont alors en mesure de donner une description objective de ces mondes, utopiques comme l'Eldorado, mythiques, comme la Bétique dans Les Aventures de Télémaque ou réels, comme Paris dans Les Lettres persanes.

II/ D'autres visées que le simple dépaysement Les auteurs, à travers le récit lambda, souhaite nous faire partager des intentions plus profondes. En effet, les utopies, si le monde réel était parfait, n'auraient pas lieu d'être ; sous ces mondes parfaits, dont les auteurs font les louanges, il faut donc voir implicitement une critique de la société dans laquelle les auteurs vivent, dénonçant ses faiblesses ou ses torts,