encyclopédie
Sous la direction de Diderot et d'Alembert, plus de deux cents collaborateurs connus ont collaboré à cette entreprise, l'une des plus ambitieuses qu'ait tentées l'édition française sous l'Ancien Régime. Médecins, écrivains, juristes, artisans, artistes, grands commis, officiers, amateurs d'art, prêtres ou pasteurs, ils avaient le projet commun de présenter à l'Europe cultivée de leur temps un tableau aussi clair que possible de l'ensemble des connaissances acquises depuis la Renaissance. Quelques-uns, les "Philosophes", pensaient en outre modifier chemin faisant la commune façon de penser en matière de religion ou de politique. Par là, l'Encyclopédie déborde de beaucoup le projet initial des éditeurs, Le Breton, Briasson, David l'aîné et Durand : traduire et adapter pour un public francophone la Cyclopædia d'Ephraïm Chambers, publiée à Londres en 1728.
Une histoire mouvementée
L'histoire de l'Encyclopédie connaît de nombreuses péripéties. La publication est suspendue en 1752, après l'affaire de la thèse de l'abbé de Prades, collaborateur de l'Encyclopédie, soupçonné de sensualisme. Les deux premiers volumes de texte déjà parus sont alors supprimés. C'est grâce à l'appui de Malesherbes que Diderot et d'Alembert pourront continuer leur tâche. En 1757, le tome VII paraît. Il contient l'article "Genève" dans lequel d'Alembert souligne le socinianisme des pasteurs de cette ville, suscitant leur vive protestation ainsi que celle du parti dévot en France. En 1759, le Parlement