Les traces du réel dans cet extrait de l'incipit sont la présence d'un lieu et d'un temps. Il est vrai qu'aucun indice de temps n'est donné explicitement dans l'extrait cependant on peut deviner la période à laquelle se déroule le récit puisqu'il a lieu durant l'époque de Gustave Flaubert, c'est-à-dire à la fin des années 1800. De plus, le lieu est désigné précisément sous le nom de "Pont-l'Evêque" et les noms de personnes qui semblent tout à fait convenir aux statut de chacun, tel que celui de Mme Aubin faisant partie de la bourgeoisie, contribuent eux aussi à l'effet de réel du récit. Le réalisme est pourtant remis en cause tout au long du texte. En effet, l'auteur ne cesse de donner des indices de légende par des accumulations ("elle [...] cousait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre") faisant référence aux trop nombreuses qualités de Félicité. On retrouve aussi la trace du merveilleux dans la deuxième partie de l'extrait par une amourette où tout est beau jusqu'au moment où son amant tente d'abuser d'elle. L'étrangeté de la personne de Félicité est soulignée implicitement dans le texte comme le montrent "[s]on visage [...] maigre et sa voix aiguë" ainsi que l'impression qu'elle donne de "ne marqu[er] plus aucun âge" à partir de ses quarante ans. Flaubert lui donne un air mystérieux par son silence habituel et son attitude de "fonctionn[er] de manière automatique". Ainsi Gustave Flaubert présente une servante exemplaire qui pourrait paraître réel si elle n'était pas si parfaite. En effet, ses caractéristiques physiques étranges et ses facultés de travail la font devenir un personnage de conte plutôt qu'un personnage tiré du