Entre washington et israël, une alliance sans faille
L’ambiance était chaleureuse à l’hôtel Park Hyatt de Washington, en ce 14 juin 1993. Le lobby pro-israélien, connu sous le nom d’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), recevait M. Les Aspin, secrétaire à la défense, et applaudissait vigoureusement à ses propos. « Le président Clinton m’a chargé d’une nouvelle responsabilité, celle de participer au renforcement de l’alliance [partnership] stratégique entre Israël et les Etats-Unis », se félicitait l’orateur avant de dévoiler son ambition : « Travailler avec M. Rabin pour redéfinir notre pensée stratégique à la lumière des changements dans le monde (1). »
Car, insistait-il, si certaines menaces pesant sur le Proche-Orient se sont en partie estompées – après la disparition de l’Union soviétique et l’affaiblissement de ses anciens alliés arabes-–, d’autres au contraire ont grandi : le radicalisme « aussi bien laïc que religieux qui s’est développé durant la dernière décennie (2) » et le risque de prolifération des missiles et des armes de destruction massive, notamment de la bombe atomique.
Prononcé la veille de la reprise des négociations de paix israélo-arabes, ce plaidoyer rappelait que l’alliance avec Israël reste la priorité du président William Clinton au Proche-Orient. Ni la fin de la guerre froide ni l’expédition militaire contre l’Irak n’ont transformé la vision américaine : dans cette région, le « nouvel ordre » ressemble étrangement à l’ancien.
M. Martin Indyk vient d’être nommé au poste d’assistant