Entreprises et développement durable : le cas des entreprises algériennes
Abdelatif Kerzabi Maître de conférences Faculté des sciences économiques et de gestion Université de Tlemcen Algérie
Introduction
La question centrale du développement durable se pose en termes de résolution des conflits entre l’intérêt de l’entreprise, l’intérêt général et les intérêts d’autrui. L’entreprise doit prendre conscience que la croissance économique qu’elle entraîne ne signifie pas nécessairement progrès social. Le modèle économique occidental a mis en place des modèles de consommation et de production dont les conséquences sont porteuses de risques et d'inégalités : pollution de l'air et de l'eau, épuisement des ressources naturelles, érosion des sols, déforestation, émission de gaz à effet de serre entraînant un réchauffement climatique aux conséquences désastreuses, désertification, disparition des espèces animales et végétales, inégalité croissante dans les pays et entre les pays (notamment entre les pays du Nord et les pays du Sud), exclusion sociale, précarité de l'emploi… Ce modèle a inauguré l’ère de la société de l’usine. La richesse humaine et le progrès humain passent par la capacité de l’usine à transformer la matière prélevée sur la nature. En d’autres termes, l’usine s’approprie-détruit la matière offerte par la nature pour en faire une matière nouvelle[1]. Cet ordre est légitimé par la société qui accorde les premières places sociales à ceux qui multiplient la richesse en transformant la nature. Le concept de développement durable est un ordre nouveau dans le sens où la croissance économique doit permettre de satisfaire les besoins de la présente génération sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs[2]. Dix années après, la conférence de Rio (1992) qui a regroupé 178