Etranger, camus
2ème partie, chapitre 3
Ce roman d’Albert Camus publié en 1942 raconte l’histoire d’un français d’Algérie : Meursault. Le roman est composé de deux parties dont le pivot central est le meurtre de l’Arabe. La première partie débute par la mort et l’enterrement de la mère de Meursault et se termine lors du meurtre. La deuxième partie est le procès où le jugement rendu est la condamnation à mort d’un homme qui a tué mais surtout d’un homme problématique qui ne se conforme pas aux valeurs de la société.
Notre extrait se situe dans la deuxième partie du roman pendant le procès et plus précisément au moment de l’audition des témoins.
Cet extrait offre une vision nouvelle du personnage de Meursault et de la société et on se demandera donc comment ce procès nous permet cette nouvelle vision.
Nous analyserons d’abord le procès et ensuite la société afin de répondre à notre question.
I) Un procès étrange
1) quel crime ?
Meursault est emprisonné et ici jugé pour le meurtre de l’Arabe.
Pourtant, ce meurtre n’est pas le sujet principal et la figure de la victime est très peu évoquée. Il y a une alternance entre les deux sujets qui font ce procès. L’autre sujet semble étranger mais touche « de fort près » à l’affaire comme le dit le président. Il parle de la mort et notamment du jour de l’enterrement de sa mère. Meursault n’aime pas parler de sa mère, on l’a vu plusieurs fois depuis le début du roman, « cela m’ennuyait » comme il le dit lui-même à la page 133. Les deux questions qui lui sont posées par le président ont pour but de mesurer l’humanité de Meursault. Lorsque le procureur revient au meurtre de l’Arabe, il utilise une question oratoire : « Alors, pourquoi étai-il armé et pourquoi revenir vers cet endroit précisément ? ». Le pronom personnel « il » montre qu’il ne s’adresse pas à Meursault mais aux jurés et la phrase qu’il emploie a pour but d’affecter ce même jury.
Cette alternance et toutes les allusions à la mort de la mère