Etre une femme en france à la belle epoque
En 1781, Olympe de Gouges écrivit dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : « Femme, réveille – toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers; reconnais tes droits » cherchant ainsi à proclamer l’universalité des droits humains qui en ces temps révolutionnaires auraient pu se généraliser à la femme. La réponse de la Convention encore très masculine fut claire et nette, ils se mirent d’accord à l’unanimité pour qu’Olympe de Gouges soit décapitée le 3 novembre 1793.
Qu’en est-il un siècle plus tard ? La femme n’est encore qu’une « mineure » qui juridiquement ne jouie pas des mêmes droits que ceux des hommes. Jean Joseph Proudhon publia un livre en 1875 qui s’intitule La pornocratie ou les femmes dans les temps modernes, dans le quel il affirme prosaïquement : « Une femme qui exerce son intelligence devient laide, folle et guenon ». L’influence du Code Civil de 1804 est encore très pesant, la femme est placée sous tutelle de son mari, son père ou encore son frère ce qui ne lui permet pas de s’émanciper par soi-même. Néanmoins le passage au 20ème siècle est marqué par l’émergence d’un désir profond des femmes de renverser l’ordre masculin établi et surtout de proclamer l’égalité entre les sexes. Tandis que la lutte féministe s’est déjà généralisée dans l’ère victorienne au Royaume Uni, la France reste conservatrice en matière de parité malgré quelques cas marginaux de femmes qui ont tenté de réduire les inégalités telle Julie Daubié. Composé de documents divers (textuels et iconographiques), le dossier qui recouvre la période de la Belle Epoque, c'est-à-dire de la fin de la crise économique en 1896 à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914, nous montre bien quelle place occupe la femme dans la société française du début du 20ème siècle et quelles sont les disparités qui subsistent entres elles selon le milieu social. Le premier document est un extrait de deux chansons à la