Europe ecologie
Pourtant, derrière cette belle symphonie, les deux ténors s'observent. Quand le député européen célèbre son amitié avec le président du MoDem, François Bayrou, et déclare avec lui vouloir "mettre la pression sur les gouvernants"à Copenhague, la secrétaire nationale des Verts, elle, s'affiche avec Augustin Legrand, animateur des Don Quichotte, lors de la nuit solidaire sur le logement, et, le lendemain, file pour soutenir l'ami de José Bové, François Dufour, tête de liste en Basse-Normandie. Quand l'un prône le"rassemblement des réformateurs" et fustige ceux qui ne veulent pas discuter avec la droite, l'autre réaffirme que les Verts sont ancrés à gauche.
Les deux jurent que chacun est dans son rôle : rabattre le maximum d'électeurs possible. Mais cet unanimisme de façade ne masque pas les divergences. Non sur le programme, tous deux plaidant pour une "reconversion écologique de l'économie". C'est une bataille de projets qui s'amorce avec en arrière-plan, le leadership sur l'écologie politique.
Le député européen avait lancé une première salve fin octobre alors qu'il était alité en Allemagne, après une opération de la hanche. Dans un mail envoyé à ses amis, il fustigeait le sectarisme des Verts et leur ancrage à gauche :"Les Verts s'affirment dans un cadre classique de la gauche plurielle", avec un refrain : "A gauche toute et sans le MoDem", écrivait-il. Lui veut "rassembler les oppositions à l'UMP" et construire Europe Ecologie "en dehors de ce cadre référentiel de la gauche commune plurielle et/ou traditionaliste et rétrograde". Il vient de récidiver dans les Inrockuptibles du 25 novembre. Il y affirme vouloir construire "une nouvelle perspective", un espace rassemblant "les diversités