De nos jours, l’excision est reconnue comme un problème de santé publique, une atteinte aux droits de la femme et de la fille ainsi qu’à leur intégrité physique. Au Burkina Faso, c’est une pratique très ancienne qui semble liée à la tradition, à certaines croyances et convictions. Selon les EDS, les taux de mutilation génitale sont très élevés ; l’enquête démographique et de santé de 1998 nous renseignait que près de 72% des femmes de 15 à 49 ans ont été excisées, pendant que près de 75% des femmes du même groupe d’âge interviewées à l’EDS 2003 ont déclaré avoir été excisées. La mutilation génitale féminine (MGF) intervient généralement assez tôt dans la vie de la femme. En effet selon le Comité National de Lutte contre la pratique de l’Excision (CNLPE), la moyenne d’âge pour les femmes qui se souviennent de l’âge auquel elles ont été excisées est de 8 ans. A 18 ans, presque toutes les femmes excisées l’ont déjà été. De nombreuses études ont par ailleurs montré les conséquences néfastes de cette pratique nuisible qui vont des problèmes gynécologiques et obstétriques notamment les saignements, les cicatrices internes, un rétrécissement vaginal, aux complications au moment de l’accouchement ; augmentant ainsi le risque de mortalité maternelle. A en à croire l’EDS 2003, la majorité des femmes en âge de procréer est soumise à des risques élevés de problème de santé de la reproduction. Des efforts sont menés par la communauté internationale pour l’abandon de cette pratique. Des programmes d’action condamnant la pratique de l’excision ont été adoptés par diverses instances allant de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement au Caire de 1994 à la Marche Mondiale des femmes en 2000, en passant par la Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995. Au Burkina Faso, la lutte contre les mutilations génitales de femmes a commencé depuis plusieurs décennies et en adoptant des plans d’action nationaux, régionaux et internationaux, le Burkina s'est