Expansion du christianisme au xve siecle
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (XXVIII, 19-20)
Là se trouve la première définition de l'« évangélisation » : apporter la parole du Christ aux différents peuples, c'est-à-dire diffuser les Évangiles dans lesquels elle a été recueillie, et donner les sacrements, dont le premier est le baptême. L'évangélisation entraîne ainsi la constitution d'une « Église » au sens premier, c'est-à-dire d'une assemblée des fidèles (l’ecclesia).
Elle est d'abord le fait des Apôtres, c'est-à-dire des « envoyés » du Christ, selon un mot grec. Parmi eux se distingue notamment Paul de Tarse, dont les Épîtres adressés à divers païens servent de référence aux évangélisateurs ultérieurs. Par analogie, les principaux évangélisateurs des nations païennes sont qualifiés d'apôtres durant le Moyen Âge.
Durant l'Antiquité, les chrétiens étaient plus nombreux à l'orient de Jérusalem, soit en Mésopotamie, Perse, Asie centrale, Inde, Chine2, etc. que dans l'empire romain, et ce, jusqu'au XIVème siècle3. En Afrique du Nord, les tribus berbères étaient déjà christianisées dès avant l'époque de Saint Augustin4 qui demandait à ses prêtres de connaitre la langue numide5, et jusqu'à Djorf Torba où la stèle représentant des maures chrétiens, par exemple, le prouve par l'archéologie 6, sortant ainsi des villes romaines où s'étaient constituées les premières Églises. La parole des Évangiles est propagée dans les campagnes de l'Empire surtout par des moines de tradition érémitique (du grec « monos » : seul), comme Martin de Tours en Gaule, à la fin du ive siècle. D'autres ermites itinérants permettent au christianisme de dépasser les frontières de l'Empire romain, comme Patrick d'Irlande (389–461) en Irlande, au ve siècle. En plus Tertullien écrit déjà au II-iiie siècle dans son œuvre Adversus