Explication de texte - Pensées à moi même Ch32 - Marc Aurèle
Empereur romain du IIe siècle après JC, Marc Aurèle considèrait la philosophie comme une "discipline de vie qui engage toute l'existence" lui permettant "d'agir raisonnablement" (expressions de Pierre Hadot dans son article sur Marc Aurèle et lu sur l'Encyclopédia Universalis). Pour lui le but fondamental de la vie consistait en un accord parfait avec la nature – ou la Raison avec un grand "R". Hériter du stoïcisme, il pratiquait divers exercices spirituels comme en témoigne son livre Pensées à moi-même dans lequel il s'auto-conseillait sur la meilleure attitude à adopter en toute circonstance, probablement pour atteindre (et/ou se maintenir dans) cet accord parfait. Personnellement je vois dans cet exercice – outre l'influence évidente du stoïcisme – celle d'Epictète. Marc Aurèle avait pour lui de l'admiration et il déclare (Livre IV Ch3) que l'âme devait toujours avoir à disposition des "maximes concises et essentielles" pour se prémunir des difficultés de la vie. S'il est vrai que le stoïcisme s'appuie sur une doctrine organisée et systématique, à l'heure actuelle je n'en connais que les maximes d'Epictète – issues des Entretiens et recensées dans le Manuel – et dont les pensées de Marc Aurèle me semblent être les échos. Il m'apparaît donc judicieux d'établir d'emblée un lien entre ces deux philosophes et j'ose espérer qu'il m'aidera à mieux comprendre et expliquer ce texte.
Marc Aurèle s'adresse donc à lui-même et emprunte (à mon humble avis) la méthode d'enseignement d'Epictète – que nous connaissons grâce aux écrits de Flavius Arrien – consistant à analyser d'un point de vue pratique un événement et non à exposer cette fameuse doctrine stoïcienne. Comme je l'exprimais tantôt : il s'agit d'une forme d'ascèce spirituelle (d'un exercice) utilisée régulièrement par les stoïciens comme un effort constant et nécessaire permettant de se libérer – entre autre – de ses préjugés égoïstes et d'adopter une vision plus juste au