Explication du mythe de la caverne de Platon
Tout au début du livre VII de la République, Platon met en scène des hommes entravés depuis leur naissance. Ces hommes ne voient de la caverne que la paroi située devant eux et sur laquelle sont projetées des ombres d'objets divers défilant sur un muret élevé derrière eux. En plus de ces objets qui défilent il y a d'autres hommes qui passent ou qui jouent. De ces passants dont ils ignorent l'existence ils ne voient que des ombres projetées sur la paroi par un feu lointain et des voix ils n'entendent que les échos.
Il faut dire que ces prisonniers n'ont qu'une connaissance limitée. Ils prennent les ombres pour les objets eux-mêmes et les échos pour des voix. Cette connaissance se résume à un enchaînement dans le vécu sans plus d'interrogation critique à part celle qui est requise pour un concourt élémentaire sur le déroulement de ce qu'ils prennent pour des événements alors que ce n'est qu'une routine.
Ce monde de la caverne, c'est « le monde visible » celui des objets sensibles au-delà duquel se trouve l'intelligible. Au-delà, non parce qu'il y a deux mondes, mais un seul vu sous deux aspects, selon que l'on soit ignorant, ou instruit. Les chaînes qui entravent ces hommes ne sont pas matérielles : ce sont les chaînes de l'ignorance, de l'illusion, des croyances coutumières, des habitudes dont on a du mal à se défaire et des préjugés.
Il est difficile de se remettre en question, de sortir de l'ignorance. L’Homme est souvent réfractaire aux idées nouvelles qui bouleversent sa façon de penser et d'être. La peur de l'inconnu, la paresse, la lâcheté et le manque d'audace, de courage laissent l'Homme dans un état de minorité par sa propre faute comme le remarque Emmanuel Kant dans Qu'est ce que sont les lumières ?
Si le prisonnier est forcé de sortir de sa demeure, c'est que l'accès à l'essentiel, à l'idée qui est derrière l'apparence des choses ne va pas de soi. Cela demande de prendre sur soi, de souffrir. C'est en ce sens