Exposé sur la nourriture dans fin de partie, beckett
Comme la plupart des autres motifs, la nourriture est traitée sur un double mode, tragique et comique. Elle contribue à l’atmosphère de fin du monde, de déclin des personnages. Mais la nourriture reste un motif discret, qui participe ainsi à la mise en œuvre de ce qui fait du théâtre de Beckett, un théâtre de dérision.
a) La fin du monde se trouve développée en partie à travers le motif de la nourriture. Ce qui caractérise ce motif, c’est justement son absence, ou plutôt son épuisement : il n’y a plus rien. Les ressources alimentaires manquent « Plus de bouillie », répète Clov en réponse aux demandes de Hamm. Il doit être économe, ne donner à Nagg qu’un biscuit, qu’une dragée. Ce biscuit « classique » et « dur » est difficile à manger (symptôme des temps difficiles). Nell en refuse un bout. Nagg, lui, le fait durer : il le garde pratiquement tout au long de la pièce. La fin de la nature est évoquée un peu plus loin « Il n’y a plus de nature ». Rien ne germe ni ne pousse. Les ressources naturelles sont nulles, il semble que les personnages soient condamnés à mourir.
b) La perspective de l’absence de nourriture est celle de la mort : « je ne te donnerai plus rien à manger » menace Hamm « Alors nous mourrons » répond logiquement Clov (18). La dégradation des corps peut s’expliquer aussi par ce manque de nourriture. Pour nourrir Nagg, un biscuit suffit. Nell qui ne mange pas meurt (même si ce n’est pas la