La recentralisation du pouvoir aux mains du roi marque une très nette rupture avec la féodalité. L'introduction du concept de la souveraineté ne caractérise plus le roi comme étant le seigneur des seigneurs ( suzeraineté ) mais comme l'instance suprême controlant l'ensemble de ses sujets. Ainsi, l'indépendance des seigneurs étant considérablement réduite, le roi se doit d'administrer un territoire de plus en plus complexe, tant sur le point technologique que démographique. De ce fait, il s'est développé une véritable administration locale du royaume. C'est en 1184 que les baillis, qui sont des agents royaux, commencent à structurer l'organisation administrative. Puis s'ensuit leur sédentarisation en 1240 et les concepts de baillage et d'offices commencent à émerger et le roi peut donc veiller à la bonne application de ses ordonnances sur l'ensemble de son royaume et controler les mouvements des grands seigneurs.
Cependant, l'affirmation de la souveraineté du roi ne s'arrète pas à ce développement administratif. Le monarque se doit d'imposer sa puissance face aux institutions judiciaires qu'elles soient ecclésiastiques ou seigneuriales, en développant un système d'appel pour l'ensemble des justiciables, la prévention pour que les tribunaux royaux puissent connaitre d'affaires importantes et enfin les cas royaux qui permettent à ces tribunaux de juger d'office dans les cas touchant le roi.
Pour mettre en oeuvre ces pratiques, le roi dispose de nombreuses juridictions, mais une va se distinguer par ses concepts novateurs, le Parlement qui est la juridiction ultime d'appel hormis le roi lui même.
Comment cette institution a permis au roi d'affirmer sa souveraineté ?

I-La naissance et composition du Parlement

-On ne trouve par le terme de Parlement immédiatement, mais d'abord de curia in parlemento ( qui signifie la cour en parlement). Cette cour trouve son origine sous St Louis en 1250, lorsque la curia regis (cour du roi) qui s'intéressait déjà