Introduction

La question de la justice sociale remonte à la période antique. Déjà avec les anciens, elle semble se soucier de la détermination des critères de la distribution des biens. Avec le christianisme, cette notion prendra une orientation plus mystique qui se révèlera accessible au XIXe siècle, notamment avec la première encyclique sociale du pape Léon XIII, Rérum Novarum. Presque occultée pendant l’époque moderne, la notion de justice sociale va être redécouverte avec l’avènement de la démocratie et le développement de l’économie de marché. Toutefois, les inégalités croissantes dans le monde, la domination de la pensée utilitariste, capitaliste et communiste à une époque vont susciter une interrogation, quant à la pratique de cette justice sociale. Ainsi Camus qui figure parmi les intellectuels français du XXe siècle n’ayant pas hésité à se mêler aux affaires de son époque, sur tous les plans, au nom de la vérité, la justice et la liberté n’hésitera pas de dénoncer tout ce qui va contre le respect de la vie humaine, entre autres la violence, le mensonge et l’injustice sociale. Dans L’homme révolté et dans certains de ses articles, il dénonce l’injustice sociale en faveur de la justice sociale qu’il lie intimement avec la liberté. Il prend position en faveur de la justice sociale qu’il considère comme faisant partie des droits fondamentaux de la nature humaine, avec la vie et la liberté.
Dans un contexte où domine le communisme et le capitalisme comment Camus oriente t-il sa conception de la justice sociale ? En quoi la pensée sociale de Camus est-elle différente de celle du communisme qui, lui aussi véhicule un message social ? Comment Camus conçoit-il cette pratique de la justice sociale ? Trois divisions nous semblent nécessaires pour répondre à ces questions. Premièrement nous situerons la notion de justice sociale dans le contexte des idées de Camus ; deuxièmement, nous analyserons la notion de justice selon Camus et troisièmement, nous ferons