Famille et société à Rome au temps de la République.

La famille romaine est loin d'être semblable à la famille moderne, le mot latin familia évoque l'idée d'une troupe servile, il définit ceux qui vivent sous le même toit et plus largement le patrimoine comprenant les esclaves, la descendance et la clientèle d'un même individu, le pater familias. Une famille constitue une branche d'une gens, la famille étendue en quelque sorte dans laquelle de pater familias le plus âgé est le chef. Les familles à l'origine de la création de Rome forme le patriciat, l'élite, le groupe dirigeant. Cet ensemble est encore présent pendant la République de 509 à 27 av. J.-C. en opposition à la plèbe qui regroupe le reste de la population, preuve de l'importance de la généalogie. On peut donc se demander : comment la famille s'inscrit-elle dans la société romaine ? Et en quoi est-elle représentative de la structure sociale romaine ?
Il est à souligner, ici, qu'on abordera essentiellement la famille des élites romaines puisque la quasi majorité des écrits qui nous sont restés concernent cette frange de la population. De plus, les citoyens pauvres vivent en union libres et n'ont pas les moyens de constituer une véritable famille légitime.

L'organisation de la famille en elle-même est stricte et soumise à des règles du droit aussi bien juridique que domestique.
La gens et plus particulièrement la familia est soumise à un droit domestique où le pater familias fait figure d'autorité suprême détenant la patria potestas. Le pater exerce un pouvoir total sur les membres de la famille. Par exemple il pouvait tout à fait répudier son épouse, notamment pour stérilité ou tentative d'avortement. Ou encore la tuer. En effet, la loi des Douze Tables de 450 av. J.-C (qui n'est que l'écrit d'une règle déjà en partie admise) lui donnait le droit de vie ou de mort sur son épouse, ses enfants et ses esclaves. L'infanticide était d'ailleurs courant aussi bien chez les riches que chez les pauvres.