Faut-il faire du bonheur le fondement de la politique?
Faut-il faire du bonheur le fondement de la politique ?
L’insatisfaction des citoyens d’une nation face à sa politique n’est pas un phénomène récent, et les politiques on souvent été accusés de ne pas remplir leurs fonctions puisque les citoyens ne se sentent pas heureux : les individus attendraient donc de la politique qu’elle leur apporte le bonheur. Ceci ne peut qu’inciter à se poser la question : doit-on faire du bonheur le fondement de la politique ? Par « bonheur », on entend ici la situation de satisfaction complète universellement recherchée dans laquelle on ne manque de rien. Par « politique », on entend généralement l’exercice de l’autorité publique au sain de la communauté de citoyens, mais aussi quelques fois la science ou la technique de gouvernement. En identifiant le bonheur à un fondement, on estime que celui-ci serait la base sur laquelle repose la politique, c'est-à-dire sa raison d’être et sa finalité. Cette question pose le problème du rôle de la politique. De deux choses l’une : ou bien on considère que le but de la politique est de garantir le bonheur à tous, ou bien on estime que la recherche du bonheur la détournerait la politique de sa fonction première, qui est d’assurer la cohésion des citoyens. Il y va du rapport entre bonheur et politique.
Faut-il faire du bonheur le fondement de la politique ? Pourtant, cela ne serait-il pas un projet trop ambitieux? Finalement, quel doit être le rôle de la politique dans le bonheur?
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On peut estimer en première analyse que la politique a pour rôle d’apporter le bonheur aux individus. La définition même du bonheur indique qu’il s’agit d’un état de satisfaction complète recherché par tous. La recherche du bonheur est donc une quête universelle. Aussi, le bonheur individuel est étroitement lié au bonheur collectif : en effet, le bonheur individuel n’est possible que si tous les membres d’une communauté sont heureux. C’est à dire qu’il est plus facile