Faut-il penser à la mort ?
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Selon Kant, penser c’est « connaitre par concepts et juger ». Dans ce cas, pour penser à la mort l’homme ne semble pas avoir de données suffisantes. La penser de la mort pose un problème de logique : comment dire ce à quoi nous pensons lorsque nous pensons à la mort ? Nous pouvons uniquement répondre que nous songeons à cette idée intuitivement comprise par tous sous le nom de « mort ». La mort semble être une notion nulle, méconnaissable puisqu’elle est irréalisable par excellence. Pour que la mort puisse être un objet de réflexion pour notre pensée, il faudrait que nous puissions la juger et nous la représenter en esprit. Le problème est donc qu’une fois la mort venue nous ne pouvons pas être les témoins de notre propre absence pour enfin objectiver la mort. Il est légitime de se demander s’il faut alors penser à la mort dans cette mesure où la notion même de mort présente un problème de conceptualisation : il nous est impossible de « connaitre par concepts et juger » la mort. L’enjeu est donc de savoir si la pensée de la mort possède un objet si l’on veut déterminer si oui ou non il faut y penser. Il est nécessaire une fois cette question réglée de déterminer quels types de nécessités ou de devoirs pourraient impliquer la pensée de la mort. **** Au sens strict, la mort n’est rien d’autre que la cessation de la vie, c’est-à-dire relativement à nous, de l’existence humaine ou de l’histoire de l’individu. Ainsi si l’on considère la mort comme un objet, son contenu est alors nul. Elle n’est rien puisqu’elle est la fin de toutes choses réelles pour nous.
En effet, nos sens ne peuvent d’aucune manière percevoir la mort : ou bien j’existe, et je n’ai donc pas encore rencontré la mort ou bien la mort est déjà là et je ne suis puis présent pour m’en apercevoir. Comme le note Jankélévitch « la première personne du singulier ne peut conjuguer « mourir » qu’au futur » (La mort). Parce qu’elle ne peut faire l’objet d’aucune