Faut-il s'éloigner de sa pensée conscience pour écrire de la poésie?
Tout d'abord, accéder à sa pensée inconsciente permet de découvrir un vaste éventail d'opportunités et de ne plus se limiter à sa condition d'être humain, régi et contraint en tout point par les carcans de la société, mais aussi par sa propre personne, puisque le corps aussi bien que l'intellect sont circonscrits. Ainsi, pour le poète, l'inconscient est une réserve d'images intarissable. Cela permet d'oser l'association d'images entre lesquelles ont ne trouve pas forcément de concordance, juste pour le plaisir de créer et d'innover. Certaines images crées ainsi révèlent une véritable rêverie poétique comme par exemple dans le poème "Les Fenêtres" de Stéphane Mallarmé, dans lequel on parle de galères d'or qui dorment sur un fleuve de pourpre et de parfums. Ou bien plus osé encore, avec une écrevisse clouée sur la porte d'un refuse dans "Le front couvert" de Paul Eluard. En premier lieu cela peut ne pas sembler poétique mais l'image est tellement étonnante que l'on s'y grise et que l'on admet que la poésie peut s'étendre à l'écrevisse à partir du moment où l'on y trouve de l'audace. En plus d'apporter un répertoire imagé qui ne connaît aucune restriction, l'inconscient permet au poète d'être conscient de ce qu'il est. Ce paradoxe cache une vérité; comme le disait si bien Sigmund Freud, "la conscience est la