Femme et société
Musiques du Monde
La femme est d’une importance capitale, au même titre que l’homme, dans de très nombreuses traditions à travers le monde. Elle est donc souvent l’instrument de la tradition, artisan indispensable de son prolongement et de son évolution, gardienne d’un savoir ancestral et responsable de sa transmission. Elle est souvent également l’instrument d’un renouveau, voire d’un chambardement des codes stricts d’un ensemble de pratiques qui jusqu’alors semblaient immuables.
Qu'elle joue d’un instrument de musique, ce qui n’est pas rare, ou qu’elle se serve exclusivement de sa voix, elle est là encore instrument, lien direct, contact étroit avec l’instrumentarium traditionnel d’une communauté ou voix humaine palliant au manque d’instrument de musique.
Une question de statut.
La place que peut occuper la femme dans les pratiques musicales liées aux traditions d’une société est directement dictée par le statut réservé aux femmes dans ladite société. Si aucun cas ne peut être généralisé trop facilement, on peut cependant faire quelques remarques qui s’appliquent à l’ensemble du monde et de ses traditions strictes (c’est-à-dire pas les évolutions les plus récentes et les métissages les plus bouleversants, on y reviendra). Partout, les femmes sont plus souvent chanteuses qu’instrumentistes. Dans certaines sociétés, elles ont accès aux instruments ou à certains d’entre eux. Dans ce dernier cas, leur rôle reste encore assez effacé; elles sont accompagnatrices mais rarement solistes. Les femmes jouant la tampura pour accompagner de grands solistes indiens ont toujours eu cette place légèrement en retrait, ce qui n’est pas le cas lorsqu’elles sont chanteuses. Force est de constater que dans la tradition d’Inde du Nord, par exemple, les grands solistes sur instrument sont traditionnellement des hommes. Tandis que de nombreuses grandes voix sont féminines. Tout ceci ne signifie pas nécessairement tabou mais au moins fait de société. Par