« Napoléon, suivi de ses molosses, escaladait maintenant l'aire surélevée du plancher d'où Sage l'Ancien, naguère avait prononcé son discours. Il annonça que dorénavant il ne se tiendrait plus d'assemblées du dimanche matin. Elles ne servaient à rien, déclara-t-il – pure perte de temps. A l'avenir, toutes questions relatives à la gestion de la ferme seraient tranchées par un comité de cochons, sous sa propre présidence. Le comité se réunirait en séances privées, après quoi les décisions seraient communiquées aux autres animaux (…) les débats publics étaient abolis. » (page 62-63)

Cet extrait du roman révèle justement la mécanique de la censure dans le système totalitaire. Toute la question du «privée » est renvoyé à l'analyse du régime. Napoléon, dictateur symbolique, interdit les anciennes réunions « privées » des animaux car jugées « pure perte de temps ». En effet, le totalitarisme a pour axe politique principal d'évincer les habitudes et les traditions établies avant la mise en place du régime. En effet, c'est par le travail, collectif, selon les régimes communistes, et non par le savoir, chez Staline par exemple, et l'éducation, que le peuple se « libère ». La consternation et l'opposition sont alors sévèrement réprimées par le régime ce qui élimine toute position individuel vis a vis du régime ; la liberté individuelle est éliminée.

« Par la suite, Brille-Babil fut chargé d'expliquer aux animaux les dispositions nouvelles. « Camarades, disait-il, je suis sûr que chaque animal apprécie à sa juste valeur le sacrifice consenti par le camarade Napoléon à qui va incomber une tâche supplémentaire. N'allez pas imaginer, camarades, que gouverner est une partie de plaisir ! Au contraire, c'est une lourde, une écrasante responsabilité. De l'égalité de tous les animaux, nul n'est plus fermement convaincu que le camarade Napoléon. Il ne serait que trop heureux de s'en remettre à vous de toutes décisions. Mais il pourrait vous arrivez de prendre des décisions