Fiche de lecture - "la barbarie" de michel henry
Le monde dans lequel nous vivons, le monde tel qu’il se présente à chacun d’entre nous au quotidien, est caractéristiquement scientifique. En vue des innombrables objets qui s’y situent, objets étant le fruit d’une technique dont la finalité n’est bien souvent autre que la conservation de notre corps, notre subsistance jugée quantitativement, c'est-à-dire sur sa durée, il fallut un moment qui nous y portions un jugement éthique. Qu’est-ce qu’un homme qui subsiste ainsi dans ce monde ? Qu’elle est donc précisément sa vie lorsque chacun de ses vouloirs s’orientent, par des objets purement objets, vis-à-vis desquelles nous n’avons donc qu’un rapport d’utilité, vers ces objets, puisque leur utilité est purement conservatrice et que ce « vouloir se conserver » réponds à la totalité des vouloirs de l’homme vivant dans ce « monde-de-la-science »-moderne ? Ne s’agit-il pas là d’une pratique sacrificielle vis-à-vis de ce qu’est réellement la vie ? Michel Henry dans « La Barbarie » (1987) répond ouvertement, sans pudeur : oui, et adresse une attaque directe à ceux qui participent primordialement à ce dérapage de la vie hors d’elle-même par la construction d’un monde structuré, c'est-à-dire, sont principalement visés, les scientifiques, peu importe la science pour laquelle ils travaillent, et les politiciens qui entretiennent cette barbarie. L’ordre de rédaction de Michel Henry semble suivre une trame toute particulière pour mener au mieux sa critique, puisqu’effectivement, afin de ne pas heurter son lecteur en employant un vocabulaire proprement phénoménologique et donc suffisamment technique pour être inabordable par le commun, il commence son œuvre en analysant l’activité de l’homme et en dégageant de celle-ci sa condition de possibilité d’être menée à la réussite : le savoir dans sa dimension purement subjective. De là peut être critiquée la science dès lors qu’elle voile tout savoir subjectif comme il est