Fiche de lecture - littérature du moyen-âge
Il est important de préciser que la production littéraire médiévale est le fait d’un infime nombre de lettrés de l’époque. À l’inverse des civilisations arabes où le taux d’alphabétisation est extrêmement élevé, dans le monde chrétien la capacité à lire et à écrire est presque entièrement réservée aux clercs de l’Église et à quelques membres de l’aristocratie qui en voient l’utilité. Même là, dans les paroisses les plus pauvres, il est tout à fait possible que le prêtre soit aussi illettré que ses paroissiens. Ceci implique l’existence d’une forte dimension orale aux écrits de l’époque. En effet, jusqu’ici dans l’histoire humaine, et pour plusieurs siècles encore, le terme « lecture » sous-entend « lecture à haute voix ». Ce n’est que tout récemment que la lecture silencieuse est devenue la norme. Les écritures médiévales s’adressent donc tout autant à l’oreille qu’à l’œil, si ce n’est plus, et ce ne sont pas seulement ceux qui savent lire qui connaissent ces textes. Le lecteur n’est souvent que le conduit par lequel un groupe prendra connaissance d’un texte. De plus, avant l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles par Gutenberg en 1450, toute production écrite devait se faire à la main. La quantité de travail que cela représentait explique à la fois le faible nombre de livres produits et la valeur qu’ils possédaient. Dans les monastères d’Europe les moines se ruinaient la vue et la posture pour reproduire ces tomes. Conscients de leur valeur, ils en faisaient des chefs-d’œuvre artistiques, enluminés par des artistes de génie, créant des volumes inoubliables tels le Livre des Kells présentement à Trinity College à Dublin, ou Les Très Riches Heures du Duc de Berry au musée Condé à Chantilly. Une culture latine et religieuse Dans une culture empreinte de catholicisme où les hommes d’Église avaient la mainmise sur l’alphabétisation, la grande majorité de la production littéraire était axée sur la religion. Vie de saints,