fiche juridiqe
Ce thème a beau être accaparé par Marine Le Pen et ceux qu'elle rejoindra, à Strasbourg, dans un groupe d'extrême droite transnational, leurs diatribes ne changeront rien aux tendances lourdes. Leur propagande contre l'étranger brouillera un peu plus la compréhension d'un phénomène complexe qui a façonné les sociétés depuis des siècles et continuera à le faire, quoi qu'en disent ces tribuns populistes et, ou, europhobes.
L'espoir étant qu'en définitive, leur présence, probablement massive, dans le futur Parlement des Vingt-Huit, ait une conséquence positive en forçant les autres responsables à afficher un discours plus courageux et plus conscient des réalités. Le projet que doit endosser, en juin, le Conseil européen n'est qu'une première étape, sans doute insuffisante. Car il est temps de forger un large consensus européen sur ce sujet.
Quelles sont ces réalités ? Primo, la démographie européenne, malgré une exception marquante – celle de la France –, devient globalement négative. Et si elle ne chute pas plus brutalement dans certains pays, c'est pour une large part en raison de l'immigration. Or, que la pyramide des âges s'inverse, avec une population âgée de 45 à 60 ans devenant majoritaire, et c'est la question de l'avenir des systèmes sociaux, de santé et de retraite qui est posée. En Allemagne, on devrait compter 30 % de plus de 65 ans et moins de 20 % de jeunes en 2030. La question de la dépendance sera un défi collatéral pour ces sociétés, et des démographes estiment que seule une ouverture à une main-d'oeuvre étrangère pouvant s'occuper de cette population permettra de l'affronter. De quoi enrichir le débat sur l'immigration