La scène 4 de l’acte III présente le comte Almaviva seul, en proie à ses interrogations. Alors que le deuxième acte du Mariage de Figaro contribuait peu à l’avancée de l’intrigue principale, le troisième met en scène le premier véritable obstacle aux noces de Figaro et de Suzanne : le procès intenté par Marceline au valet. Traditionnellement, dans le théâtre classique, maître et valet étaient alliés – tradition que Le Barbier de Séville, premier volet de la trilogie de Beaumarchais créé en 1775, reprenait – dans le Mariage, qui se déroule trois ans plus tard selon la chronologie de la fiction, le comte Almaviva et son valet Figaro convoitent un même « objet » : Suzanne, camériste au service de la comtesse et fiancée à Figaro. Avec l’acte III, nous nous trouvons au milieu de la pièce, l’attention du spectateur est donc à son comble et il n’attend qu’une chose : le déroulement du procès pour permettre à l’intrigue de se dénouer. Mais, le lecteur devra patienter encore un peu pour la confrontation entre Figaro et ses opposants – le comte qui veut lui ravir sa belle et Marceline qui veut l’épouser. Véritable transition, ce monologue permet de faire connaître au spectateur les sentiments du comte. Ce dernier, se croyant seul, dévoile en effet librement les élans de son cœur. Ainsi apprend-on, et ce, en même temps que Figaro arrivé au moment crucial, que le comte désire s’entretenir avec le valet pour savoir s’il est au courant de son amour pour Suzanne. La scène permet de mettre en scène les états d’âme du comte : ses remises en question, ses inquiétudes, ses doutes. Mais surtout, elle permet de présenter le « grand corrégidor » dans une situation d’infériorité.
Il s’agit donc de montrer comment, dans cette scène, Beaumarchais présente le désarroi du comte et de quelle manière celui-ci a déjà perdu la première manche alors que la confrontation entre les deux hommes n’a même pas encore commencé.
Après un deuxième acte se déroulant dans les riches appartements de la