Fin de partie beckett
Problématique : Cet excipit témoignerait-il d’une « fin de partie » impossible ?
I Les mots de la fin
1/ Faire venir la fin : parole performative (quand dire c’est faire) : cf « je te remercie » + « nous nous remercions » (à entendre dans le sens du congé que l’on donne à qqn)
« on arrive »
« ne parlons plus » commenter la fin qui arrive (« eh bien ça y est, j’y suis », « Et pour terminer ? ») – en la faisant venir
2/ Métamorphose de Clov :
Une sortie (cf didascalie en haut p. 108). Comme pour la mort de la mère, c’est un événement important qui semble passer inaperçu – mais il faut souligner que ce n’est pas une véritable sortie, Clov va revenir sur scène. L’action tant attendue (« Je te quitte ». ») n’arrive pas vraiment costume à commenter : signe d’un retour à la réalité, à la normalité (symbole du petit-bourgeois anglais) – comme si on allait enfin sortir (ou du moins un des personnages) du monde apocalyptique dont il a été question jusqu’ici. Signe qu’on sortirait du cadre de la représentation, que la comédie est finie : le comédien qui aurait repris ses habits « réels », « du dehors »
3/ Recours vains à l’autre et au dialogue :
Silence de Clov et du père, alors que jusqu’ici, Hamm trouvait toujours qqn pour répondre à ses demandes. Condamnation à en finir (cf la « grâce » refusée par Clov et, par extension, par le père)
(mettre en rapport cette scène avec la p. 75 où le père est évoqué comme le dernier espoir, le dernier refuge contre la peur – refuge vain, puisque ne répond pas) voir la très forte présence des didascalies – le silence prend le dessus
II Les « dernières grâces »
Une fin qui prend son temps malgré tout, qui peine à advenir (cf étirement du mot « grââce », qui signifie cette tentative de repousser l’avènement de la fin). Si recours à l’autre n’est plus possible,