Finance Islamique
LA FINANCE ISLAMIQUE :
FONDEMENTS, THÉORIE ET RÉALITÉ
André MARTENS
CAHIER 20-2001
LA FINANCE ISLAMIQUE :
FONDEMENTS, THÉORIE ET RÉALITÉ
André MARTENS1
1
Centre de recherche et développement en économique (C.R.D.E.) et Département de sciences économiques, Université de Montréal
Septembre 2001
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Conférence présidentielle, 41e congrès de la Société canadienne de science économique,
Québec, les 16 et 17 mai 2001. Une grande partie du matériel qui servit à l’élaboration de ce texte a été rassemblée, au Caire, en 1999, lors d’un séjour que je fis au Forum pour la recherche économique dans les pays arabes, l’Iran et la Turquie. Je remercie également mes collègues
Abraham Hollander, Fethy Mili et François Vaillancourt, ainsi que Glyn R. Berry, du Haut commissariat du Canada au Pakistan, et mon ancien étudiant, Marc Bellemare, d’avoir attiré mon attention sur des sources documentaires additionnelles qui me furent fort utiles.
Note : Ceux des mots arabes écrits en italiques dans le texte respectent le système de translittération de l’arabe au français adopté par l’Encyclopédie de l’Islam (Éditions G.-P.
Maisonneuve et Larose, Paris, 1994).
ABSTRACT
The practice of ribā (« usury » or « interest » in Arabic) is forbidden by Islam. This prohibition is inscribed in Islamic Law originating during the Middle Ages in The Arab
Peninsula. It is at the core of what is called « Islamic finance », having had a remarkable expansion in the second part of the twentieth century. This article focuses on the origin of ribā prohibition, the problems facing Islamic finance at the eve of the third millennium and the development prospects of Islamic financial institutions.
Key words : ribā, usury, Islamic finance, economic development
RÉSUMÉ
L’Islam interdit le ribā, mot arabe signifiant à la fois usure et intérêt. L’interdiction du ribā figure dans la loi islamique, née dans l’Arabie du Moyen