Financement du système de santé
973 mots
4 pages
La rhétorique permanente de nécessité et d’urgence de reformer en profondeur les mécanismes de financement des soins née, ces dernières années, du fait de la crise que traversent les systèmes de santé en général et le système québécois en particulier fait l’objet de la présente réflexion. Perçue ou réelle, cette crise du financement du système de soins de santé repose autant sur l’accroissement continu et important des coûts des services que sur les difficultés du système de soins à satisfaire les attentes de la population. Au moment où la gestion hospitalière se conçoit de plus en plus comme la gestion d'une entreprise de services, où les patients commencent à être perçus comme des clients, où les soins deviennent des produits et le personnel des ressources mettant en œuvre des processus, l'attractivité des hôpitaux devient un enjeu majeur et encourage les instances locales et les professionnels de la santé à adapter les ressources qui leur sont allouées à la production des biens et services qui répondent le mieux aux besoins de la population. Or, la rigidité bureaucratique qui caractérise la prise en charge étatique des soins limite l’autonomie et la responsabilité financière tant réclamées. Ainsi, les contraintes venant de normes bureaucratiques expliquent en partie la légitimation de ceux qui militent en faveur de l’introduction du financement privé dans la prise en charge des soins de santé. Le secteur de la santé ne peut plus être abordé comme un secteur de services professionnels. Ses multiples ramifications avec des entreprises publiques et privées de recherche et de développement, la multiplication des activités et des services connexes, son poids dans les économies nationales et la mondialisation de ces économies l’ont muté en un secteur d’activités économiques. (Lemieux et al.2009). Perçu comme tel il ne peut plus être régulé comme à l’époque de l`état providence puisqu’il sort de ses délimitations habituelles largement fondées sur les services reçu en