Flaubert 3 contes
L’étude de Trois Contes trouve sa place dans une séquence centrée sur l’étude du récit en classe de seconde. À lui seul, le conte Hérodias permet d’aborder l’objet d’étude « Les réécritures » en première L. Les suggestions ci-dessous proposent des pistes, que les enseignants suivront en les adaptant aux acquis des élèves.
PRÉREQUIS ET PRÉLIMINAIRES
POUR L’ETUDE D’UN CŒUR SIMPLE On procède à quelques rappels sur le couple maître-valet et le personnage de la servante. Pour apprécier quelle inflexion Flaubert fait subir au personnage de la servante tel que les siècles classiques l’ont consacré, on évoquera Le Malade imaginaire (Toinette dans III, 10), Marivaux (Lisette dans Le Jeu de l’amour et du hasard, Cléanthis dans L’Île des esclaves) ou Beaumarchais (Suzanne dans Le Mariage de Figaro). De telles scènes fournissent des repères pour éclairer l’évolution sociale. Toinette, Lisette, Cléanthis et Suzanne dessillent les yeux de leur maître ou maîtresse ; Félicité, dont le courage force l’admiration, ne reçoit aucune reconnaissance de Mme Aubain. Pleines de bon sens, les soubrettes et servantes des XVIIe et XVIIIe siècles préparent l’avènement d’une femme moderne, avide de conquérir ses droits. Mais comment revendiquer ceux-ci lorsque, comme Félicité, on ne sait pas lire ? Au XIXe siècle en effet, il ne s’agit plus de dénoncer les privilèges que procure une ascendance aristocratique, mais de rendre compte de la société réelle, avec ses exclus et ses profiteurs. Dans un contexte bourgeois, le choix de faire d’une servante l’héroïne d’un récit n’est pas innocent. Non seulement les habitants de Pont-l’Évêque sont insensibles au sort de Félicité, mais ils brillent par leur médiocrité. Pour situer le personnage principal d’Un cœur simple dans l’histoire des représentations romanesques de la servante, on évoquera trois passages. – Le portrait de Nanon dans Eugénie Grandet