Flexisécurité
Xavier Bertrand, alors ministre du Travail, en avait rêvé. Laurence Parisot et Laurent Berger l’ont fait. Le projet de créer un CDI intérimaire remonte au précédent quinquennat. Il est ressorti dans la dernière ligne droite des négociations sur la sécurisation de l’emploi, quand la question de la taxation des emplois précaires a été mise sur la table. Si les contrats d’intérim ont échappé aux cotisations chômage alourdies, c’est en échange de l’engagement de la branche de créer un CDI pour l’intérim. Les plus optimistes prévoient les premiers contrats pour janvier 2014, le temps que la négociation aboutisse et que l’accord soit transféré dans la loi.
Quel impact peut-on en attendre ? Le président du Prisme, le syndicat professionnel des entreprises du secteur, Arnaud de la Tour, estime « entre 5 et 10% de l’effectif intérimaire » les personnes potentiellement concernées. « Un chiffre observé dans les pays européens où ce contrat de travail existe déjà », précise-t-il. Une proportion reprise en boucle par les majors de l’intérim. Soit, au mieux, la création de 50 000 nouveaux CDI environ. Volontariste et supporter de la première heure de la mesure, François Béharel, le président de Randstad, monte jusqu’à 60 000 CDI, estimant que le marché normal de l’intérim est à 600 000 équivalents temps plein.
L’intérim en chiffres * 517 100 intérimaires équivalent temps plein en 2012 (600 000 en 2008) * 45% des missions dans l’industrie en 2011 * 5 entreprises détiennent la moitié du marché. Le secteur est très concentré.
(estimation : Precepta)
Prudent, Adecco, le leader du secteur, promet la création de 10 000 CDI dans les 12 à 24 mois suivant la promulgation du nouveau contrat. Alain Roumilhac, le président de ManpowerGroup France, en promet