Florian fable
Neveu de Voltaire, Jean Pierre Claris de Florian (1755-1794) est le grand fabuliste du XVIII, celui que l’on a comparé à La Fontaine.
Dans cette fable, les deux jardiniers, il oppose deux frères, l’un qui cherche en vain à percer les secrets de la nature, et l’autre qui travaille.
Quel est l’intérêt de cette fable ?
Nous verrons dans un premier temps que le fabuliste nous livre un récit plaisant puis nous dégagerons la leçon sous le plaisir de la fable.
1 Un récit plaisant
a) Par une forme poétique travaillée
Le jeu des rimes, embrassées (par ex vers 1 à 4) puis plates (par ex v.5 et 6) puis croisées (par ex 11-15) comme le jeu des rytmes : alternance des octosyllabes et des alexandrins donnet au texte de l’aisance. Le lecteur n’est pas prisonnier d’une forme fixe et peut apprécier les jeux de sonorité. b) Par la différence entre les personnages des deux frères
« un très grand docteur »
Un personnage que le narrateur condamne en nous faisant sourire à ses dépens: voir son nom- qui n’est pas le nom d’un jardinier traditionnellement désigné par un prénom- « monsieur Jean », voir les adjectifs exagérément laudatifs, bel esprit, beau parleur, son rare génie. Le narrateur précise que le personnage se croit savant, vers 6 ; le lecteur comprend alors que ce n’est pas la vérité…
Un personnage qui ne fait rien d’utile : passait sa vie à lire l’ almanach, à regarder le temps, les girouettes et le vent. L’enjambement insiste sur la liste des COD, mais tous sont aussi vains, comme le sont le comment du vers 11, le pourquoi du vers 13 et le par quel secret mystère du vers 16.Cette attitude est confortée par les verbes à la forme négative, verbes qui correspondent à sa fonction de jardinier ; il n’arrose pas ses marais, il ne couvre pas ses figuiers.
La conclusion s’impose : et le pauvre docteur…n’a que son frère pour ressource
Un jardinier