Francais sur objectif
"On appelle langue de spécialité un sous-système linguistique tel qu'il rassemble les spécificités linguistiques d'un domaine particulier. En fait, la terminologie, à l'origine de ce concept, se satisfait très généralement de relever les notions et les termes considérés comme propres à ce domaine. Sous cet angle, il y a donc abus à parler de langue de spécialité, et vocabulaire spécialisé convient mieux" (Dubois, 1994 :
440).
C'est cette dernière position qu'adopte P. Lerat (1995) qui considère qu'il ne peut exister à proprement parler des langues de spécialité parce que les activités humaines ne sont pas strictement cloisonnées ni cloisonnables. Rejetant de même la notion de technolecte, il suggère qu'il y aurait avantage à parler de langue spécialisée. Néanmoins, il précise :
"Une langue spécialisée ne se réduit pas à une terminologie : elle utilise des dénominations spécialisées (les termes), y compris des symboles non linguistiques, dans des énoncés mobilisant les ressources ordinaires d'une langue donnée. On peut donc la définir comme l'usage d'une langue naturelle pour rendre compte techniquement de connaissances spécialisées" (1995 : 21).
Quoi qu'il en soit, spécialisée ou de spécialité, il s'agit d'une langue servant à véhiculer des connaissances spécialisées. A ce titre, elle peut être opposée à la langue usuelle. Toutefois, il semble que, dans une taxinomie des discours, il n'y ait pas opposition mais plutôt coexistence dans la continuité.
Aux fins de la présente étude, il importe de positionner la notion de langue de spécialité par rapport à la langue usuelle. Il apparaît pertinent ici de distinguer, à l'intérieur de la langue usuelle, entre langue commune normalement partagée par tous les membres de la communauté linguistique et langue courante enrichie d'emprunts à des champs d'expérience spécialisés et utilisée surtout par les classes socioprofessionnelles favorisées (Galisson, 1979) ou les plus