Francais
C’était un soir de novembre, je marchais seul sur le bord de la route. Le long souffle du vent faisait s’agiter les arbres dans un long cri mélancolique pendant que d’immenses nuages envahissaient le ciel. Aucune voiture ne passait, seuls régnaient le noir et le crissement des feuilles mortes sous mes pieds. Il me fallait rentrer lorsque, malgré moi je me senti comme observé, épié par quelque chose qui se trouvait entre les buissons et les hautes herbes qui bordaient le chemin.
Je m’arrêtais quelques secondes pour écouter, essayer de distinguer n’importe quoi mais je ne vis rien de plus que les ombres des branches ondulant sur le bitume. Je finis par me remettre en route et accélérai le pas. À peine cent mètres plus loin, je sentis de nouveau quelque chose rivé sur moi. Cette fois la peur me prit de toute part, mon cœur se serrait au fur et à mesure de mes longues et rapides enjambées. Je voulais à tout prix échapper à ce malaise qui me retournait l’estomac de seconde en seconde.
Soudain, une détonation retentit alors que je sautais au-dessus d’une flaque d’eau. Cette fois si je ne courrais plus, je volais. Mes yeux se noyaient de larmes à cause de la vitesse. Je ne voyais défiler que les silhouettes muettes des arbres sur les côtés. Tout à coup, je trébuchai sur quelque chose que je ne distinguai pas tout de suite, mais lorsque je rouvris les yeux, je me trouvais à vingt centimètres d’un corps. Un corps de femme inerte, étendu en travers de la route. Il avait l’air intact, mais en y regardant de plus près je pus voir comme une immense tige en fer dépassait de son dos. Je fus pris d’un vertige terrible et puis me souvenus de cette chose qui m’épiait et me remis tout à coup à courir, courir de plus en plus vite.
Pendant ma course, la vision du corps empalé sur son funèbre destin me fit frissonner de plus bel. Jamais je n’avais vu pareille scène et cela me déstabilisait, je n’arrivais plus à