france:gendarme de l'Afrique
Décidément pressé, Paris n’a même pas attendu le feu vert formel du Conseil de sécurité des Nations unies : à deux jours d’un sommet Afrique-France (Paris, 6-7 décembre) consacré aux questions de sécurité en Afrique, l’armée française est passée aux travaux pratiques en Centrafrique, un pays qu’elle ne connaît que trop…
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L’intervention en République centrafricaine (RCA) a été baptisée Sangaris, du nom d’un papillon local. En fait, l’exécutif français avait dessiné depuis plusieurs mois le profil cette opération.
L’essentiel pour Paris était de ne pas se retrouver en gendarme unique, et même ne pas apparaître comme le pompier en chef : « l’africanisation » de l’opération s’imposait, compte tenu des précédents libyen et malien, du caractère cette fois plus sécuritaire que militaire de la situation en RCA, et de la mauvaise réputation historique des Français au pays de Bokassa, dans ce qui a été un de leurs « bacs à sable » les plus caricaturaux. Mais c’est en grande partie raté : l’ONU s’est livrée à son habituel festival de lenteur : il a fallu huit mois pour conclure à un « besoin d’action rapide et décisive » , et il en faudra trois autres avant d’ériger, éventuellement, la force africaine régionale de paix en opération brevetée « Nations unies » ; l’actuelle Force multinationale de l’Afrique centrale en
Centrafrique (Fomac) n’a pas atteint les effectifs prévus initialement, ni empêché les exactions, restant concentrée autour de Bangui ; et rien ne dit que l’opération de l’Union africaine qui devrait prendre le relais fin décembre (avec en grande partie les mêmes hommes) sera beaucoup plus efficace ; l’Union européenne a préféré rester aux abonnés absents, laissant Paris aux prises avec ses ex-colonies, pour le meilleur et pour le pire.
Force relais
Evanoui donc ce rêve d’en rester à un rôle de simple
« catalyseur