Frankenstein résumé
Introduction par Francis Lacassin
Frankenstein ou la version horrible du « cœur trop plein dans un monde trop vide. » Le roman est écrit alors que Mary Shelley n’a que 19 ans, par conséquent, il contient quelques naïvetés. Il marque la transition entre le genre du « roman terrifiant » vers le « roman horrifiant » qui suscite le dégoût plutôt que la peur. L’écriture du roman a commencé au cours d’une sorte de jeu entre amis : écrire un conte « terrifiant ». De conte, c’est devenu un roman. Mary Shelley est marquée par la mort et le malheur. Le monstre est une projection de sa prédestination au macabre et à la réprobation. Le roman rompt avec le fantastique gothique : les décors sont différents, pas de surnaturel, le monstre est un être vivant. En voulant dépasser les limites de la connaissance, Frankenstein crée son double qui peu à peu l’isole en faisant le vide autour de lui. C’est l’un des premiers romans de science-fiction. Le récit est sobre. L’influence de La Nouvelle Héloïse se manifeste au travers des lettres (manie de l’époque pour prétendre au réel). Absence d’effets de récit. L’originalité du roman : au lieu de décors gothiques, l’action se situe dans une Suisse pastorale et rassurante, la nature est présente et active. Romantisme du monstre : sa nature n’est pas mauvaise. Il découvre les vices de l’humanité pourtant, il commet lui-même des crimes : le criminel agit par frustration, par manque d’affection, c’est le héros romantique mal-aimé. Vengeance contre son créateur qui refuse de lui donner une compagne. Mary Shelley fait ainsi le procès de l’organisation sociale et de Dieu : ceux qui sont hors-normes sont exclus (marque d’un athéisme discret). Prométhée moderne ? pas vraiment, c’est plutôt l’histoire d’un scientifique trop curieux. Il n’y a pas de conflit entre Dieu et un néo-Prométhée mais entre celui-ci et sa créature. C’est la première œuvre qui prend en compte l’espoir de vaincre la mort ; qui oppose la