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Phèdre est prisonnière d’un amour qu’elle estime contre-nature et qui la détruit. L’aveu qu’elle en fait dans ce passage à sa confidente Oenone est empreint de tous les paradoxes propres à l’amour passionnel qui témoignent du désordre amoureux. La manifestation est d’abord physiologique. Phèdre est victime physiquement de son amour et les signes sont évidents dès le premier vers : « je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ». Ce tétramètre renferme une succession de couleurs oxymoriques, le rouge et le blanc, accentuées par une allitération en « i » qui mettent en relief l’intensité de l’amour et la puissance, le pouvoir, du regard. Le trouble est si profond que Phèdre passe d’un état à son contraire de manière quasi