La passion de Phèdre
Dans cet essai, je voudrais analyser le développement sentimental de Phèdre, le personnage principal de l'œuvre anonyme de Racine, pour répondre à la question suivante : Phèdre est-elle un exemple de défaillance sentimentale et vitale en général ou pouvons-nous recevoir de son caractère un enseignement pour la forme de notre vie actuelle ?
Phèdre, qui est tombée amoureuse de son propre fils Hippolyte, est une femme avec un caractère complexe, qui subit des différents revirements de sa passion. Elle passe ainsi de l'espoir au désespoir, tombe dans la jalousie et finalement termine dans la pénitence. Pendant la tragédie, la personne à laquelle vont toutes ses pensées est Hippolyte qui en même temps est amoureux d'Aricie.
La première fois que Phèdre apparait dans la tragédie est lorsqu’elle parle avec Œnone, sa nourrice. Dans cette scène on peut remarquer la honte d'avouer ses sentiments pour Hippolyte et la peur de révéler son secret (Acte I, scène 3, l. 182: "Œnone, la rougeur me couvre le visage. Je te laisse trop voir mes honteuses douleurs, et mes yeux malgré moi se remplissent de pleurs."). Phèdre se trouve dans un état de désespoir et de manque d'assurance et est entièrement soumise à ses sentiments envers Hippolyte. "Elle est perdue dans un cauchemar"1, comme constate Roger Mathé, et c'est pourquoi elle veut mourir. ( Acte 1, scène 3: " Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste"). Puis, l'annonce de la mort de son mari Thésée "la ressuscite"2 et nait l'espoir de pouvoir libérer ses pensées et paroles. (Acte 1, Scène 5, Œnone: "Thésée en expirant vient de rompre les nœuds. Hippolyte pour vous devient moins redoutable, et vous pouvez le voir sans vous rendre coupable.") Alors, son amour est permis et sa honte disparait, donc elle s'offre impudiquement à Hippolyte en confessant son amour. (Acte II, scène 5, l. 674/675: "J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime.") Hippolyte pourtant la repousse et l’humilie, ainsi son espoir