Gay pride
Jean-Sébastien Thirard, ancien président de l’association LGP Paris, raconte l’histoire des premières marches, entre 1991 et 1999.
Avant 1991
Au milieu des années 80, les Lesbian & Gay Pride étaient devenues exclusivement commerciales et les associations les avaient de ce fait désertées. En 1989, des militants décidèrent de créer une fédération pour tenter de redonner son sens initial à une manifestation avant tout revendicative et de visibilité, de faire retrouver à cette marche un caractère davantage politique capable d’aider à faire progresser nos droits et l’opinion publique vis-à-vis des gais et lesbiennes. Ce rassemblement, présidé par Jean Le Bitoux, était une organisation tripartite composée d’associations, d’organes de presse et de structures commerciales, dont les sociétés de David Girard (qui contrôlait l’immense majorité des journaux, boîtes, sauna..). Celui-ci avait pu constater en 1988 que le monopole de la marche qu’il pensait avoir suscitait méfiance et désaffection. Si cette organisation a mis tout en oeuvre pour atteindre ses objectifs, les intérêts divergents de ses responsables ne lui ont pas permis de poursuivre la tâche qu’elle s’était donnée. Aussi, en 1991, émergea l’idée d’une association composée uniquement de personnes physiques dégagées d’autres activités militantes qui auraient comme unique travail d’organiser la manifestation.
La mise en place des acteurs
L’association Gay Pride fut fondée après un appel via la presse gaie et lesbienne en février 1991. Pour répondre à l’aspect collectif de l’événement, il fut poursuivi ce que la Fédération avait mis en place : des assemblées publiques mensuelles destinées à déterminer les grandes orientations de l’événement, le thème, le mot d’ordre, l’ordre de marche, etc.
Très vite deux difficultés apparurent. La première surgit au moment du choix mot d’ordre : si la majorité des associations souhaitait un thème sur l’égalité des droits des