Georges bataille : une double négation
Remarquons que ces termes marquent plus une juxtaposition que l'enchaînement d'une argumentation: c'est que Bataille s'appuie sur l'expérience plutôt que sur un raisonnement qui relierait le début du texte à sa conclusion. "Il ne nous appartient pas" signifie, nous n'avons de fait observable qui nous permettrait de répondre. Dès le début c'est un fait qu'il pose en principe.
=> L'analyse explicative s'efforce de déplier le sens, le mouvement, la "marche" du texte et d'éclairer son sens, sa signification, à partir de la détermination des concepts ou expressions.
Dans l'analyse explicative, vous n'hésiterez pas à commenter le texte ou à l'éclairer par une référence à la pensée d'un auteur.
Par exemple: Par une première affirmation, Bataille annonce qu'il fonde le mouvement du texte sur un "principe", un point de départ d'une suite, solide, parce qu'il n'est pas déduit. Un principe c'est pour Descartes une vérité de fait (l'existence est la première des vérités) à partir de laquelle on déduit tout un ensemble de vérités nouvelles: un "fait" porte en lui même sa preuve s'il est de l'ordre de l'expérience, de ce qui s'éprouve, de ce qui n'est pas fabriqué: c'est donner au principe un caractère absolu puisqu'il a sa raison d'être en soi, alors que la suite de la déduction sera relative, aura sa raison d'être hors d'elle, dans le principe, bien entendu si la déduction est rigoureuse.
"que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie." Le principe distingue l'homme de l'animal: pour l'animal le donné naturel extérieur, pour le dire simplement le milieu, l'environnement, est suffisant. Il l'"accepte", prend pour satisfaire ses besoins ce qui lui est offert par les saisons, "simplement" c'est à dire sans faire de manières, sans se dédoubler, réfléchir, faire la fine bouche ou évoquer l'absence. (c'est mieux ailleurs dit le désir). Ce faisant l'animal satisfait ses besoins et ne désire pas.