Guernica
L’œil du spectateur est d’abord attiré par la lampe au sommet, qui domine la pièce. Cette lampe est un « trompe l’œil », qui cherche à éclairer l’événement dans l’espoir d’un possible renouveau.
Sur le coté gauche, on y voit le symbole de l’oppresseur nationaliste caricaturé dans la plus virulente des icones espagnoles : le taureau. Juste en dessous, se profile une femme aux seins dénudés. Depuis la Renaissance, c’est le symbole de la fécondité qui est repris ici par Picasso pour exprimer l’effet inverse ; on a une femme la tête levée vers le ciel hurlant de douleur (langue pointue = cri strident et intense), dont les yeux ont la forme d’une larme. Elle porte dans ses bras un enfant mort, victime innocente de ce conflit. Le renouveau demeure impensable.
Sur la partie basse du tableau, figure un homme mort (les yeux ne sont plus alignés), démembré, dont il ne reste que la tête et un bras d’une part, et le deuxième bras de l’autre. Ce dernier tient dans sa main une épée brisée, témoignant de la différence du rapport de force qui était en quelques sortes inéluctables entre nationaliste et républicain. L’allégorie de la fleur montre la fragilité de la vie.
Sur la partie centrale, le cheval domine. Propre à Picasso, ce symbole représente le peuple républicain, et la victime innocente, comme l’enfant, de ce conflit. Devant la gueule de l’animal, se profile une colombe effacée dans l’ombre, donnant l’idée qu’un traité de paix n’est pas envisageable et que tout espoir est perdu. Entre la tête du cheval et le bras du républicain mort, on a une image très nette du « no man’s land » qu’est devenue la ville, et encore plus loin l’Espagne,