Guerre totale
Le concept a été utilisé pour décrire, voire pour concevoir stratégiquement, des phases de guerre observées aux siècles suivants : certaines situations (conflit mondial ou guerre civile sans tiers, pendant une durée telle que la guerre semblait devenir un état permanent, conduits avec une idéologie et des moyens radicalisant) ont concrètement entraîné des mobilisations totales, parfois revendiquées.
Réduite au seul niveau tactique, cette conception a donné lieu à la recherche de l’anéantissement pur et simple par la bataille décisive (Verdun par exemple) mais sans prendre en compte la dimension des autres facteurs et leviers stratégiques disponibles. À l'inverse, Erich Ludendorff a élargit la notion théorique jusqu'à remettre en cause la primauté du politique sur le militaire dans La Guerre totale (1935)2, s'appuyant sur l’expérience de la Première Guerre mondiale. Il y affirme que l'« esprit du peuple » s'exprime au plus haut point par la guerre, lorsque ses buts (Ziel) lui sont révélés, ce qui doit entraîner la soumission de tous au militaire, et justifie des mesures violentes contre les opposants à la guerre (juifs, Église catholique et socialisme). Cette soumission du politique au militaire est complètement opposée à la conception de