Guerre totale
Plus largement, ce sont les villes qui sont touchées. Elles constituent des cibles en tant que telles dans le cadre de la Blitzkrieg, la guerre éclair, menée par l'Allemagne dès septembre 1939, mais aussi par les Alliés dans le cadre de la reconquête de l'Europe. Les bombardements sur les villes anglaises durant la bataille d'Angleterre sont particulièrement dévastateurs tout comme celui sur les villes allemandes à la fin de la guerre. Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, 7 000 tonnes de bombes incendiaires sont déversées sur la ville de Dresde la détruisant en grande partie et faisant plus de 35 000 victimes. La logique de victoire totale s'illustre enfin par les bombardements atomiques menés par les Américains sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945 faisant plus de 200 000 morts.
Si les populations subissent de plein fouet les affrontements et les opérations militaires conventionnels, elles deviennent également malgré elles la cible d'enjeux idéologiques.
b. La mise en place du système concentrationnaire
Le totalitarisme nazi a pour projet de façonner un homme nouveau, pur, reflet du national-socialisme. La pureté raciale impose l'élimination de tous ceux qui sont estimés inférieurs. En parallèle à une terrible répression contre les ennemis politiques et les asociaux, deux catégories sont considérées comme des « sous-hommes » - Untermenschen - qui menacent de corrompre la race : les Tziganes et les Juifs. À ces catégories, il convient d'ajouter ceux qui, dans le panthéon racial nazi, sont à peine plus que des « sous-hommes » : les Slaves, aux dépens desquels doit être menée l'expansion territoriale en Europe continentale pour garantir au Reich allemand son espace vital, le