Gui debord
Dans un premier temps, Guy Debord situe et explique l’arrivée de la pratique du détournement. Nous nous trouverions actuellement dans une phase de guerre civile. Il y aurait de nouvelles forces productives qui nécessiteraient de ce fait « d’autres rapports au monde et une nouvelle pratique de la vie. ». C’est dans ce contexte particulier que l’art dépérisserait, il ne serait en effet plus considéré comme une activité supérieure, comme l’activité d’une élite. Aussi, « tous les moyens d’expression connus vont confluer dans un mouvement général de propagande qui doit embrasser tous les aspects…de la réalité sociale ». Tout ce qui a déjà été fait dans le domaine artistique, ou même littéraire, doit maintenant servir à la « propagande partisane ».Il faut parvenir à la « négation de la négation », et non plus à la simple contestation d’un art à part, d’un art supérieur ; et ce, en rapprochant différents éléments, d’origines différentes pour un même but, celui d’avoir un pouvoir de propagande, un impact sur les pensées.
D’un point de vue plus pragmatique, le détournement consiste à « corriger une œuvre, intégrer divers fragments d’œuvres périmées dans une nouvelle mais aussi changer le sens de ces fragments » C’est piocher divers éléments dans une œuvre pour améliorer une autre œuvre voire créer sa propre œuvre. Le détournement ne doit pas avoir pour objectif de faire rire, il doit avoir une portée beaucoup plus profonde que l’humour. En effet, « loin de vouloir susciter l’indignation ou le rire en se référent à la notion d’une œuvre original », le détournement doit marquer « notre indifférence pour un original vidé de son sens ».
Guy Debord nous définit ensuite les deux sortes de détournements principales :