Génocide et liberté de la recherche historique
Les droits de l’Homme n’ont jamais été autant bafoués qu’au XXe siècle. Il faut comprendre cette affirmation comme le constat d’un changement qualitatif radical de cette violation. L’extermination systématique des juifs et des Tziganes notamment, par la politique hitlérienne qui ne considérait pas comme Hommes ceux qui ne faisaient pas partie de la race « aryenne », le massacre de la population Tutsi au Rwanda, celui des Arméniens en 1915, ou encore la « purification ethnique » entreprise par le pouvoir politique serbe il y a moins de 15 ans, sont les expressions de cette nouvelle forme de violation totale des droits de l’Homme, expression la plus exacerbée du racisme. L’évènement tragique de la seconde guerre mondiale amène les pays à réfléchir sur les conditions de possibilité d’une paix internationale, mais c’est aussi le moment de sanctionner les auteurs des crimes commis, afin que cet épisode dramatique ne se reproduise plus.
La notion de génocide prend alors naissance en réaction à cette violation particulièrement grave des droits de l’Homme, jusqu’à lors inconnue: extermination systématique par le biais des fours crématoires et des chambres à gaz, et autres moyens inutiles de rappeler ici.
Le mot « génocide » vient du grec « genos » signifiant « race, clan »et du suffixe latin « cide » qui exprime la notion de tuer. Le terme est inventé en 1941 par le juriste Lemkin qui agit en tant que militant du droit : le but est de nommer et de criminaliser un phénomène qui existe pour le condamner et le résorber. Cette notion a connu des évolutions et des définitions différentes. C’est aussi une notion très délicate, qui est aisément susceptible d’instrumentalisation.
Mais le mot n’apparait en droit positif qu’après les évènements de la seconde guerre, avec la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 9