Génération
La Génération Y est sur toutes les lèvres. C’est désormais ainsi que les recruteurs désignent la nouvelle vague de jeunes actifs qui déferle sur la marché du travail. Une grande inconnue demeure cependant sur les origines de cette appellation.
Le Y a pour habitude de désigner une inconnue. Mais lorsqu’il est employé pour qualifier une génération, il se révèle alors d’une précision déconcertante. La Génération Y serait en effet constituée d’individus nés entre 1979 et 1994 et partageant des traits de caractère communs rigoureusement listés. C’est le domaine des Ressources Humaines qui s’est emparé du concept, faisant fleurir toute une littérature autour du management des Y-ers. [1] Reste que la théorie d’une Génération Y n’a ni fondements scientifiques, ni auteur connu. S’agit-il alors d’une énième classification ou une d’une véritable référence ?
Classé X
Si la paternité du concept de Génération Y reste obscure, la Génération X dont elle serait l’héritière a elle été théorisée par William Strauss et Neil Howe en 1991. Dans leur ouvrageGenerations, ces deux historiens parlent d’une « treizième génération » [2]succédant aux babyboomers et en décrivent les caractéristiques. Née entre 1961 et 1981, la Génération X aurait été influencée par l’augmentation des divorces, l’émancipation des femmes et les premières difficultés liées à la crise de l’emploi. La dénomination de « Génération X » aurait ensuite été choisie pour souligner le manque de repères dont ont été victimes ses membres.
L’essai de Strauss et Howe repose sur un socle historique. Il tente d’analyser la succession des générations aux Etats-Unis de 1584 à nos jours en mettant en perspective les changements socio-économiques propres à chaque époque. En récupérant le concept, les consultants en Ressources Humaines ont opéré un glissement de domaine, de l’histoire vers la psychologie.
Les Hérit-Y-ers
Sans que l’on sache comment, la Génération Y s’est imposée comme une évidence.