Habermas, l'espace public
Première partie: Présentation générale
A. Esquisse de biographie.
Né en 1929 à Düsseldorf, Habermas est un philosophe et sociologue allemand, souvent assimilé à l’école de Francfort. En effet, même si il n’a pas participé à la fondation historique de l’école, il reste l’héritier des théoriciens de Horkheimer, Adorno et Marcuse. Ce sont ces étudiants dont il soutient lors du mouvement de contestation à la fin des années 1960 qui l’ont associé à la « sociologie critique ». En effet, dans le contexte de l’Allemagne de l’époque conservateur, anti-communiste et anti-marxiste, Habermas se déclare également « sociologue marxiste » et tente de montrer qu’il est possible d’intégrer l’étude des théories marxistes dans le programme académique. Tout comme Marx, son ambition consiste à critiquer le présent pour une visée libératrice et à identifier les différentes formes d’aliénation. Mais son analyse de l’espace public dans une perspective de libération, doit être nettement séparée d’une théorie de la révolution prolétarienne. Il n’envisage pas comme Marx une révolution qui aboutirait à une abolition des classes sociales, mais une éthique de la discussion réintroduite au sein des classes.
Habermas est également influencé par les grands classiques de la sociologie tels que Durkheim et Max Weber.
Sa carrière académique fut particulièrement remarquable: à 27 ans il est assistant de T .W Adorno à l’Institut pour la recherche sociale de l’université de Francfort et enseigne ensuite la philosophie à Heidelberg, puis la sociologie à Francfort jusqu’en 1971. Il prend alors la direction de l’institut de recherche sociale Max Planck à Munich et devient ensuite professeur de philosophie à l’université de Goethe, l’une des plus prestigieuses universités de Francfort.
B. L’espace public. Problématique et enjeux
L’Espace public, rédigé